Depuis le temps que les vieux sages Smash en parlent avec les yeux qui brillent comme de leur 1ère fois, le tour est venu pour moi de m’initier… Après un petit dèj vite avalé, c’est Lucky qui arrive pour charger la moto et le barda. L’opération se fait dans le froid et sous une neige qui tombe à moitié fondue, il va être sympa le we dans ces conditions ! Rien de tel pour rajouter un peu de pression, j’ai encore du mal face à l’inconnu à juger du niveau nécessaire pour ne pas être le boulet du we…
Après une étape transfert, chargement et pause café chez Stéph c’est le grand départ. Les uns sont survoltés, d’autres plutôt taiseux, d’autres encore (ou plutôt un dont je tairai le nom…) commence à carrément s’inquiéter pour la nuit à venir (vais-je réussir à dormir ?), en bref, chacun vis cela à sa manière.
Après quelques heures de route très vite passées à discuter de notre passion commune c'est-à-dire tricot, cuisine et philosophie (je vais avoir du mal à être crédible…) nous arrivons enfin en terre sainte, le sanctuaire de tout enduriste, la mecque du bouffeur de terre motorisé à 2 ou 4 tps : l’Auvergne. Une fois les motos et les affaires vite déchargées dans le gîte bien sympa, commencent les hostilités apéritives en attendant le grand jour du lendemain. Certains attaquent sévère dans une très bonne ambiance. Prudent pour être en forme le lendemain, je préfère ne pas tenter de suivre les plus rapides au lever de coude… (sur le sujet les plus anciens en ont remontré aux plus jeunes !). Il faut dire qu’au fur et à mesure des anecdotes de chacun, la pression recommence à monter !
La nuit très vite passée et le petit dèj derrière nous, nous nous retrouvons rapidement piaffants d’impatience prêt à partir sur les motos en attendant Greg qui arrive enfin avec son compère Clément. Après un rapide briefing et la présentation de sa nouvelle Gas (ya pas à dire, les meilleurs enduristes savent reconnaître les meilleures machines…), nous nous élançons sous un temps froid et incertain, il en faudra quand même plus pour nous arrêter. La petite troupe commence à bon rythme dans des superbes paysages bucoliques et champêtres. Mais (très) rapidement les difficultés arrivent, une bonne montée bien caillouteuse (et en Auvergne les cailloux ce n’est pas du gravier… ça se rapprocherait plutôt de menhirs pour les plus bretonnant d’entre vous!) me met directement dans le rouge (je t’en foutrai du champêtre !). Retour brutal à ma dure condition d’enduriste loisir, le doute commence à s’installer, whaou, là je vais en baver grave si tout le we est comme ça… Petite pause ensuite, histoire d’attendre tout le monde. J’en profite pour me remettre d’aplomb physiquement et m’acheter du courage pour le reste du we (ce qui ne tue pas rend plus fort, quand je vous parlai de philosophie…). Sur cette base, le reste de la mâtinée n’est ensuite que plaisir, un sacré bon dosage entre roulant, difficultés (marches, tronc, neige, froid, boue, racines…), montées à n’en plus finir et descentes du même tonneau. Le groupe est finalement bien homogène et personne ne rechigne à se filer un coup de main si nécessaire dans ce terrain de jeu magnifique. Seul Thomas, commençant à sentir ses limites, trouve la bonne vieille excuse de la crevaison pour lever la main et calmer le jeu peu avant midi. Trêve de plaisanterie, c’est une vraie galère qui s’annonce mais celle-ci est rapidement réglée par Clément qui nous sort une assistance de choc avec sa femme et son fils lors du repas du midi. Les porteurs d’eau du Dakar n’ont qu’à bien se tenir, encore un grand merci à tous les 3 pour leur gentillesse.
L’après-midi est sur la même tendance, la pluie se renforçant mais n’arrivant pas à calmer nos ardeurs. C’est fait finalement trempé jusqu’aux os que nous arrivons au camp de base en fin de journée, content de nos aventures et pas mécontent de la bonne douche qui nous attend.
La soirée se passe sans accro, là encore les discussions philosophiques sur être ou ne pas être couillu devant l’obstacle, sur la cuisine de cailloux aux racines ou bien le tricot appliqué au 2 tps vont bon train. Pas de risque de tendinite de coude, la soirée de la veille et surtout la journée ont laissé quelques traces côté fatigue (font moins les malins les anciens !).
La journée suivante est un copié/collé de la veille côté plaisir avec de nouveaux parcours et surtout un temps beaucoup plus agréable. Le démarrage et certains passages sont néanmoins laborieux, une marque que je ne citerai pas par amour pour ma monture faisant des siennes côté mécanique. Les courbatures du matin s’estompent peu à peu au fur et à mesure du parcours. Quelques uns en profitent pour se tirer de belles bourres sur des terrains plus roulants, d’autres plus pragmatiques et moins compliqués se bourrent tout simplement ! Dans ce registre chacun à tôt ou tard fait preuve d’un certain talent et de créativité, Philbert semblant avoir la palme du style et Steph celle du froissage de bonhomme. C’est en effet courant d’après-midi qu’il quitte la troupe la main bien abîmée à la suite d’une mauvaise chute, une excuse comme une autre de rendre visite aux infirmières de l’hôpital d’Ancenis (quel malin ce Steph !). La fin de journée arrive bien plus vite que prévue, la dernière descente se fait à très bon rythme chacun essayant de prendre le plus possible de sensations avant le définitif fermé de rideau.
Le retour sur Saint Herblon se fait après une très bonne soirée (la tablée de 25 enduristes en compagnie de Greg était mémorable) et un retour sans anicroches (seul le Land de Steph nous a rappelé que les anglaises sont parfois frileuses…). Fin de l’opération we enduro en Auvergne 2013, que des bons souvenirs et surtout une très bonne expérience technique et humaine. Parcours magnifique concocté par un Greg vraiment avenant, des difficultés qui donnent la banane une fois avalées (j’ai fais ça moi… ?!) et une équipe super sympa sans aucune prise de tête. A quand la prochaine fois ?
PS : Merci à Marmotte pour l’organisation du séjour et à ceux qui ont prêté leur véhicules pour le transport.
Disponible sur www.photocrampon.com