Quelques mois après, je me retrouve avec José sur la route. Lui aussi a bien préparé sa sortie mais pas de la même façon ; il a bien assuré l’intendance du transport en se proposant de me rouler et en prévoyant même les talkie-walkie qui nous permettrons d’échanger avec Thomas et Régis que nous rejoignons à Angers pour tracer la route ensemble. Les kms défilent, les jeunes narguent les vieux quant à notre sens de la découverte des monuments ou autres points d’intérêts touristiques et nous voilà arrivés dans la région du Morvan avec ces quelques vallons couverts de forêts.
Arrivée à Anost, JP est déjà sur place pour l’accueil. Il en profite pour faire les présentations de ses copains qui complètent le groupe avec Gérard (notre fermeur qui du haut de ses 64 ans assurera avec brio et surtout patience cette mission y compris en fin de WE quand il devra rouler au pas d’escargot pour ne pas me perdre), Bertrand (qui n’a pas fait de moto depuis plus de 2 ans suite à une blessure mais qui donne l’impression de rouler en brêle avant d’avoir marché). Olivier qui nous accompagnera uniquement le samedi arrivera un peu plus tard. Je découvrirai plus tard au fil de nos divers repas et pauses l’expérience des ces 4 « lascars » avec des enduros par ci, des enduros par la, un petit rallye pour se défouler… bref, faudra pas compter sur moi pour relever le niveau. José nous présente son frangin Armindo qui roule seulement à l’occasion mais lui aussi assurera facilement le WE sans broncher.
Tout le monde s’installe dans ses appartements / chambres, apéro de rigueur puis nous partons pour notre premier dîner. Les patrons, atypiques personnages, fatalement bons goûteurs de plats et d’une évidente bonne humeur nous accueillerons tous les soirs avec le sourire en nous ayant concocté de bons plats. Le dernier soir, nous aurons droits aux apéros offerts par la maison. Très conviviale la « boutique » du père Fortin.
Les choses sérieuses commencent le vendredi matin avec un départ vers 8h30. Hommes et motos sont prêts pour randonner. JP va nous guider sans faute dans cette belle région sur ces 2 journées de roulage. Chaque jour nous permettra de découvrir tous les types de paysages couvrant la région avec du chemin « traditionnel » (sous-entendu du chemin de campagne avec quelques ornières mais sans difficultés majeures), du chemin parsemé de trous d’eau à éviter pour ne pas rester planté, du chemin type bourbier, du chemin recouvert d’eau, du chemin rocailleux, des sentiers recouverts de racines ou rocailles formant de longues côtes ou descentes, des passages de gués et plein de sentiers forestiers recouverts d’un superbe tapis de feuilles au multiples couleurs nous rappelant notre belle saison d’automne. Super beau ces sentiers forestiers mais inquiétant aux premiers abords : qu’est-ce qui se cache sous ces belles feuilles humides ? Une branche, une racine ou une pierre sous laquelle ma roue avant va se dérober, un trou qui va me déséquilibrer… Stressant surtout quand nous arrivons en milieu d’après midi alors que les zones de pénombre se font de plus en plus présentent. Cependant, au fil des kilomètres, force est de constater que ces sentiers sont relativement seins, les feuilles restent posées sur un sol globalement dénié de pièges et la confiance arrivant, nous arrivons à rouler à un rythme qui me paraît plus qu’honorable tout du moins en ce qui me concerne. Cette première matinée restera marquée dans mon esprit en rapport au plaisir que j’ai pris à rouler en groupe sous un ciel clément. L’après-midi va se corser avec une météo capricieuse qui nous arrosera tout au long de notre parcours, rendant la visibilité médiocre et l’adhérence précaire surtout dans les sentiers boisés.
La journée du samedi sera plus clémente et surtout sans eau. Il n’en restera pas moins que la fatigue, une belle gamelle me faisant « dévaler » un coteau 3 mètres plus bas au pied d’un cours d’eau (ce qui me vaut à l’unanimité d’être de CR – merci les copains) auront raison de mon enthousiasme de la veille. Je lâcherai le groupe sur la dernière partie de l’après-midi (merci Gérard de m’avoir accompagner jusqu’au dernier mètre en me ramenant à l’hôtel) alors que tout le monde part plonger les crampons dans un trou d’eau histoire de décrasser les machines avant de rentrer.
La grande aventure arrive à sa fin. Il nous reste à plier nos bagages, partager une dernière soirée avant de prendre le chemin du retour.
Ce WE restera un vrai bon souvenir autant par le plaisir pris au guidon de mon HM, nos soirées et autres moments partagés tout au long de ce WE.
Je me rends à l’évidence que même si quelques footing ne suffisent pas à devenir un randonneur chevronné et que je ne suis pas à même du supporter un WE rando complet type Auvergne, si l’occasion se présente, je recommencerai un WE type Morvan idéalement en saison printanière favorisant une luminosité plus appropriée sur la fin d’après-midi.
Merci à vous tous pour m’avoir attendu et soutenu, à JP pour l’organisation sans faille du beau parcours de près de 300 kms prévoyant le resto à la bonne heure, les ravitaillements d’essence… et à José pour m’avoir transporté.