Voilà un petit résumé de mon aventure Touquet :
Adepte des compétitions durant toute mon enfance (cyclisme, basket, gymnastique), j’ai toujours rêvé de participer à des courses de moto cross/enduro. Faute de moyens, j’ai dû attendre mes 30 ans pour réaliser mon rêve de gosse.
En octobre, j’ai vu une pub sur Facebook indiquant que les inscriptions pour l’Enduropale se déroulaient début novembre.
J’en ai rapidement parlé à ma femme, à ma famille… qui ont tenté bien évidement de m’en dissuader. Je ne sais pas si j’étais plus attiré par la compétition de moto en elle-même, ou par la difficulté que représente cette épreuve (c’est mon côté maso)
Du coup, le 5 novembre, j’étais connecté de partout, pour choper MA place !
S’en est suivi la « prépa » de ma moto (pneus sables, surfiltre, réglages fourches/suspension, virer le phare, béquille, etc). Je dis prépa entre guillemets car je ne voulais pas en avoir pour une fortune non plus. Donc j’ai vraiment fait le stricte minimum pour pouvoir rouler convenablement sur le sable.
Bref, j’étais heureux d’avoir ma place et une moto préparée, mais je ne mesurais pas l’effort qu’il fallait fournir pour l’épreuve. Je l’ai compris le 14 décembre à Magescq. Première fois que je mettais les roues dans le sable.
Pour ceux qui ne connaissent pas, ça s’appelle le BUD RACING CAMP et c’est situé dans la ville de Magescq dans le Landes. Il y a 3 circuits sable (1 pour les amateurs, 1 pour les pros accessible également par les amateurs, et un autre dans les bois).
Ce qui est vraiment cool, c’est qu’il y a 3 sable différents sur ces 3 pistes. Donc pour apprendre c’est le top !
Grosse galère pour nous, ils étaient tous inondés (il avait flotté comme vache qui pisse toute la nuit)
Donc on s’équipe (oui je dis « on » car mon frère m’avait gentiment accompagné), on démarre les motos, et on y va… Au bout de 2 min, obligé de m’arrêter pour reprendre mon souffle. Eh oui, le sable, ça te détruit les bras, tu compenses de partout, et c’est pas du tout naturel quand tu n’as connu que la terre ! Et c’est au bout d’une trentaine de minutes de roulage que j’ai compris. J’ETAIS DANS LA MERDE pour tenir 3 heures.
Je vous passe les détails de la première journée, mais en gros, en cumulé j’ai dû rouler 1h30 grand max, j’ai enchainé les pelles, et j’étais rincé.
Le lendemain j’y suis retourné, seul. Mon frère n’avait plus la caisse pour remettre ça. Et moi non plus d’ailleurs.. Mais curieusement, j’ai eu pas mal de déblocages: j’arrivais à tenir des session de 15 minutes, je mettais un peu plus de rythme, je me fracassais donc plus vite aussi… bref, j’étais un peu plus à l’aise.
Après Magescq, je savais que j’allais vraiment en chier. Et je savais également que je ne pourrai pas m’entrainer beaucoup dans le sable. Pour ceux que ça intéresse, il y a le BUD RACING CAMP, LOON PLAGE (dans le nord) avec un sable qui se rapproche du Touquet, et un autre petit circuit à la Tremblade (JOJOSTRACK sur Facebook).
Donc habitant à côté de Nantes, je me voyais mal partir tous les weekend m’entraîner aussi loin. J’ai donc tout misé sur un autre type d’entraînement: le cardio. Le Touquet, ça ressemble plus à un marathon qu’à un sprint. Donc quand je me suis rendu compte que jamais, je n’aurai le niveau, et bien je me suis concentré sur le foncier.
Début des choses sérieuses: le 2 janvier.
Régime sec, 0 alcool, pas d’écart, vélo d’appart quasi tous les soirs du lundi au vendredi (sessions de 45min à 1h). J’avais un mois, un mois pour me transformer en ce que je n’étais pas, un mec endurant !
Arrivé mi-janvier, ils ont annoncé la réouverture du circuit de LOON PLAGE. J’ai alors changé l’embrayage + kit chaine de ma moto histoire de les roder un peu
J’ai donc bloqué un week end pour aller gouter le sable du nord. C’était le 21 janvier. J’arrive sur les coups de 10h, il y avait un monde fou… Le stress monte, je n’avais jamais roulé avec autant de monde avant. Me voilà lancé dans la boucle de LOON qui fait dans les 2,5 kms de mémoire. Un sable mou, très mou, et qui était déjà bien attaqué par les tops pilotes qui s’entrainaient depuis 1h.
Bon sans surprise, mon niveau n’avait pas bougé. J’étais toujours aussi nul. Mais la grosse différence résidait dans le fait que mon physique résistait un peu plus ! J’arrivais à me faire des sessions de 20-25 min.
Après 2h15 de roulage, je suis parti car le terrain était vraiment démonté, et j’avais peur de me blesser pour la course qui arrivait 2 semaines plus tard.
J’ai intensifié mes entrainements jusqu’au dernier week-end de janvier, ou notre ami Lucky m’a accompagné pour une sortie VTT de 3h. Je voulais tester un effort « long » avant la course.
Merci encore à toi Lucky, ça m’a bien mis en confiance !
Et ça m’a permis de comprendre le rôle de l’alimentation pendant l’effort. Car pendant cette sortie, je ne me suis pas alimenté du tout. Le soir même j’étais patraque, et j’avais mal à la tête. Bref, j’étais simplement en hypoglycémie.
Je me suis donc rencardé un peu, merci à mon pote Romain qui fait des Triathlons pour ses précieux conseils. J’ai acheté du gel à prendre toutes les 45 minutes, de l’électrolyte (poudre à mélanger dans de l’eau), des barres riches en calories, etc.
Apparemment avec ça, mon taux de sucre n’allait pas chuter.
Je pense que la partie nutritive est super importante pour le Touquet, beaucoup d’amateurs la néglige. Mais ton corps va être très gourmand en énergie pendant l’épreuve, il faut donc penser à lui en remettre AVANT que la fatigue arrive.
L’arrivée au Touquet:
Nous sommes arrivés au Touquet le jeudi soir car mon contrôle technique était le vendredi matin à partir de 8h.
C’était pour moi, la partie la plus stressante de cette aventure. J’ai oublié un papier, un truc ne va pas passer sur ma moto, un problème sur mon inscription… j’ai quasiment pas dormi la veille de ce foutu CT. Au final, tout s’est bien passé… une équipe super sympa, et une organisation au top !
A 10h j’avais passé le CT, et posé ma moto dans le parc fermé. Je lui avait bien évidemment bouché le trou de balle avec du scotch US, et je l’avais emballé avec du plastique pour éviter qu’elle ne chope trop l’humidité !
On a pu profiter du grand spectacle des Vintages le vendredi, et entendre les gros 2 temps hurler à travers la ville. C’était génial !
Les voir rouler m’a quand même fait monter en pression !
JOUR J
10h: on se dirige vers le parc ravitaillement pour installer notre matos
A 11h c’était plié. On en profite pour repérer précisément ou se trouve l’accès au ravitaillement et comment accéder à notre stand. Car parmi les 700 tonnelles, faut pouvoir se repérer !
A partir de ce moment là, le stress monte d’un coup. Tout est en place, il ne reste plus qu’à t’habiller et te diriger vers le parc fermé.
13h: ouverture des grilles pour grimper sur ta moto
Là, les mecs se poussent, courent vers leurs meules, et essaient de grappiller des places pour être mieux placé sur la grille.
Pour info, ces gars là sont à côté de moi. Je porte le numéro 1157. Nous sommes donc au fond du fond de la 2ème vague. J’ai trouvé ça drôle sur le moment de jouer sa vie pour gratter 15 places alors que le Touquet c’est une course de 3 heures.
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
14h: on décolle enfin pour le fameux convoi …
Après un petit quart d’heure d’attente sur la ligne de départ, derrière la 2ème vague, le départ est lancé. Et là tu te dis, c’est parti. Quel bonheur de vivre un départ du Touquet de l’intérieur. C’est incroyable.
Première ligne droite, première frayeur forcément. Ta moto se comporte comme une saucisse c’est horrible.
Je m’arrête donc au bout de la ligne droite car un beau bouchon s’était formé devant, et je n’avais pas du tout envie de tuer mon embrayage, et de me fatiguer physiquement.
On devait être une trentaine à attendre. On se tenait mutuellement les motos pour aller pisser. Le pipi stress ! On a pu voir les pros arriver pleine balle sur ce gros gauche… ça aussi c’est beau !!
Au bout d’une dizaine de minutes, une fois que le « traffic » était moins chargé, je me suis lancé.
Ma stratégie était la suivante:
Faire 2 tours, faire un ravitaillement essence pour la moto + gel (sucre) pour le bonhomme
Repartir pour 2 tours, m’arrêter à nouveau pour les mêmes raisons
Repartir à nouveau pour 2 tours, et m’arrêter une dernière fois avant le 7ème tour (mon objo)
Tout ça, en moins de 3h.
Le plan s’est déroulé à peu près de la même façon, sauf que j’avais pas prévu de tomber une quinzaine de fois !
Et quand tu tombe au Touquet, le sable est tellement mou, qu’une partie de ton guidon s’enfonce dedans…
Autre chose, j’avais peur des pros au début, mais au bout d’un moment, t’es tellement focus sur ta trace, que tu ne vois pas ce qu’il y a autour. Donc tu te fais doubler, tu double à ton tour… bref c’est la guerre cette course.
J’ai clôturé mon 6ème tour à 15h45. J’ai donc juste eu le temps d’aller au ravito, et de repartir 15 minutes avant la fin pour boucler mon 7ème et dernier tour.
D’ailleurs, quel kiffe ce dernier tour. La pression retombe, tu sais que ta moto à fait le job, physiquement t’as tenu… t’es partagé entre l’envie pressante de finir le tour pour lâcher ta moto, et en même temps t’es triste que ça soit « déjà » fini. Car oui, même si sur le papier ça peut paraître long, les 3h défilent à une vitesse affolante.
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
P
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
Agrandir cette imageCliquez ici pour la voir à sa taille originale.
Pour résumer, c’était une expérience incroyable, mais je ne pense pas le refaire, car sur le pilotage « pur », je n’ai pas pris tant de plaisir que ça. Je manquais vraiment d’expérience sable.
Sinon, pour l’ambiance, la montée d’adrénaline avant le départ, LE départ, la difficulté de l’épreuve, je re-signe direct !
J’ai eu la chance d’être super bien entouré, donc pour celles et ceux qui sont tentés par l’aventure, n’hésitez pas à me contacter. J’essaierai de vous donner tous les conseils que j’ai reçu pour le bon déroulement de cette course.
Ma prochaine course est le Trèfle Lozérien en Juin, j’espère pouvoir faire un meilleur classement cette fois-ci !
Je vous dis à bientôt sur les randos,
Valentin